14-18Hebdo

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62e semaine de guerre - Lundi 4 octobre au dimanche 10 octobre 1915

 

LUNDI 4 OCTOBRE 1915 - SAINT FRANÇOIS D’ASSISE - 428e jour de la guerre

MARDI 5 OCTOBRE 1915 - SAINT PLACIDE - 429e jour de la guerre

MERCREDI 6 OCTOBRE 1915 - SAINT BRUNO - 430e jour de la guerre

JEUDI 7 OCTOBRE 1915 - SAINT AUGUSTE - 431e jour de la guerre

VENDREDI 8 OCTOBRE 1915 - SAINTE BRIGITTE - 432e jour de la guerre

SAMEDI 9 OCTOBRE 1915 - SAINT DENIS - 433e jour de la guerre

DIMANCHE 10 OCTOBRE 1915 - SAINT PAULIN - 434e jour de la guerre

Revue de presse

-       L'offensive des Russes répond victorieusement à l'effort allemand

-       Les Italiens repoussent une attaque à Santa-Maria

-       Un ultimatum russe à la Bulgarie

-       Nos troupes débarquent à Salonique

-       Le roi de Grèce exige la démission de M. Venizélos

-       Nouveau succès en Champagne - Nos troupes se sont emparées de Tahure et ont pris d'assaut le sommet de la butte de Tahure - Plus de mille prisonniers

-       Les Alliés rompent avec la Bulgarie

-       Prise de Belgrade par les Austro-Allemands

-       Dans la région de Dvinsk la lutte est opiniâtre

Morceaux choisis de la correspondance

4 octobre - ELLE.- Adrien va aller en Algérie. Je suppose qu’on va faire d’Alger une base de ravitaillement pour le corps expéditionnaire en Serbie et qu’on choisit des travailleurs pour l’organiser. On laisse les autres à Paris.

 

4 octobre - LUI.- Toujours rien de neuf, ma Mie. Je vais très bien et il fait de nouveau très beau ces jours-ci mais bien froid. Je n’avais plus l’habitude de coucher dans un lit et, comme le lit que j’occupais était très très large, j’avais froid et ai pris dans la même maison un lit beaucoup plus petit. Je crois que j’y dormirai mieux.

 

5 octobre - LUI.- Puisque tu me dis que mes lettres t’arrivent plus vite maintenant, je vais recommencer à t’écrire plus longuement.

Je reçois ta bonne lettre du 2 courant et suis ravi des photographies que tu m’envoies. Je ne sais pas si je me trompe mais il me semble que Robert a grossi. Toi aussi d’ailleurs. Tu ne vas peut-être pas être très contente, puisque tu me disais que cela t’ennuierait de grossir, mais enfin ton Geogi peut bien te le dire.

 

Ne te fais pas d’illusions sur mes nouvelles fonctions comme tu dis. Maintenant que tout est en train, cela va tout seul et à part quelques paperasses je me promène toute la journée et cela me fait grand bien. J’ai eu pas mal à faire pendant une huitaine mais maintenant c’est fini. Quant à être promu commandant, c’est autre chose. D’abord je tiens et je te l’ai assez dit à rester à ma batterie. Les sous-officiers m’ont d’ailleurs demandé dernièrement de ne pas les quitter et je leur ai dit que la situation actuelle n’était que provisoire. Sans doute je me rends bien compte que c’est pour me faire plaisir qu’ils ont fait cette démarche, mais quoi qu’il en soit ils tiennent à moi. Enfin il y a un autre motif. C’est qu’un de mes camarades des batteries de Soissons, qui est de l’active, a 10 ans de grade de capitaine et n’est pas encore promu. Mets-toi à sa place, si jamais on me nommait, ce ne serait pas très chic pour lui. D’ailleurs ma Mi je sais bien que tu n’es pas ambitieuse et que cela t’est fort égal que j’aie trois ou quatre galons, pourvu que je revienne et que nous puissions encore nous aimer.

 

5 octobre - JMO 5e RAC/Groupe 95.- L’aspirant Boyer est nommé s/lieutenant à titre provisoire et classé au 5e lourd à Carrière l’Evêque. Il est remplacé au groupe par le s/lieutenant Bretzner.

 

Tu ne trouves pas que cela traîne la guerre. Il faut réellement avoir de la patience. Espérons bien toutefois que c’est le dernier hiver.

7 octobre - LUI.- Pas de lettre de toi aujourd’hui, encore des retards de la poste. Dis donc Mi, tu ne trouves pas que cela traîne la guerre. Il faut réellement avoir de la patience. Espérons bien toutefois que c’est le dernier hiver car c’est réellement dur d’être ainsi séparé de sa mie et de ses chéris. Que font-ils ?

 

8 octobre - ELLE.- Je suis si heureuse de recevoir de bonnes nouvelles de toi, j’ai eu ce matin ta lettre du 5 et ce soir ta carte du 4. Donc tu vois, ne te sers pas souvent de ce dernier mode de correspondance auquel je préfère de beaucoup l’autre plus personnel, plus intime et où tu peux me parler de toi.

 

Tu me dis avoir eu froid dans ton lit. Que n’as-tu avec toi ta pauvre petite femme seule aussi de son côté, il ferait si bon ensemble. A défaut de ta femme pour te réchauffer, prends au moins tes deux bonnes couvertures pour les mettre sur toi.

 

Tu peux parfaitement me dire que j’ai grossi. Tant que je n’aurai pas regagné tout ce que j’ai perdu depuis le début de la guerre, je ne me déclarerai pas satisfaite. Mais c’est une illusion, la balance est là pour me dire que j’ai encore 8 kilos à rattraper.

 

Maintenant je vais te gronder. Tu crois que je ne suis pas ambitieuse, je le suis pour toi mon amour et pour nos enfants. Tu n’as, pour refuser la promotion au grade de commandant, que des raisons qui n’en sont pas.

 

Premièrement, ne pas quitter ta batterie. Crois-tu que tes soldats et sous-officiers t’en auront tant de gré et te le revaudront en dévouement ? Cela ne m’étonne pas qu’ils tiennent à toi, car ils retrouveraient difficilement un chic type comme toi qui s’oublie pour penser aux autres.

 

Deuxièmement, un de tes camarades de l’active ne serait pas satisfait que tu sois nommé avant lui. Mais sans doute, mon chéri, tes chefs te jugent supérieur à lui puisqu’ils te désignent, cela prouve tout simplement qu’on juge bien le mérite et tu as montré évidemment plus de justesse, plus d’habileté dans le tir que lui. Si tu en es là, égalité partout, on devrait nommer tout le monde à un âge donné et ne pas s’inquiéter des capacités et de l’intelligence. Cela ne m’étonne plus qu’on te trouve têtu, je ne te connaissais pas ce petit défaut.

 

Mais tu sais, je t’aime quand même de tout mon cœur. Je verrais surtout un avantage si tu étais nommé, c’est que tu serais peut-être moins exposé, c’est à cela que je tiens.

 

Tu parles de changer de chambre dans la maison où tu es. Est-elle habitée par ses propriétaires, ou êtes-vous les maîtres du lieu, est-ce loin de ton ancienne ferme ?

 

Nous avions prié Marie M. de venir attendre ici que son mari la fixe sur sa nouvelle résidence, mais elle dit qu’elle ne veut rester plus longtemps à Nancy et qu’il lui faudrait pour venir ici un laissez-passer signé par le général de Remiremont. Elle ne veut pas attendre pour avoir ces papiers et repart à Berne avec sa fille.

 

Je t’aime et voudrais te le prouver mieux que je ne le fais.

 

Il y a un peu de désillusion à constater que cette grande offensive n’a pas donné grand-chose.

9 octobre - LUI.- J’ai reçu ton colis de noix avant-hier en bon état malgré le très long temps qu’il a mis à me parvenir. J’espère recevoir bientôt les souliers.

 

Tu dis dans ta lettre du 6 que je semble être en mal de vous tous. Comment veux-tu qu’il en soit autrement ! Mais tu connais mon courage et tu sais bien que je ne me laisse pas abattre. Seulement on a de temps à autre des mauvais jours et les mauvaises impressions se reflètent toujours dans les lettres qu’on écrit. Lorsqu’on nous a parlé de prendre l’offensive sur tout le front, nous étions tous persuadés qu’on avait des obus et que nous allions marcher. Tu comprends qu’il y a un peu de désillusion à constater qu’en somme cette grande offensive n’a pas donné grand chose. On se disait, si seulement on revoyait sa Mi vers le mois de janvier, puis on s’aperçoit qu’il faudra passer l’hiver ici et attendre le printemps pour avancer. Il est naturel dans ces conditions qu’on trouve le temps un peu long. Mais tout cela est passé. On se fait une raison, on se dit qu’on n’y peut rien et on devient philosophe. Tout a une fin, même la guerre et, pour ne plus recommencer, il vaut mieux encore patienter un peu.

 

Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 10/10/1915 (N° 1294)

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 Le mauvais frère - Pendant que son frère serbe lutte héroïquement contre de puissants ennemis, le Bulgare s’apprête à le poignarder dans le dos

Cette gravure résume exactement ce qui se passe dans les Balkans et caractérise l’acte du gouvernement bulgare. C’est bien là l’acte d’un mauvais frère. Et ce n’est pas la première fois que la Bulgarie manque à son devoir de solidarité et de fraternité vis-à-vis des autres puissances balkaniques. On se rappelle l’inqualifiable agression dont elle se rendit coupable en 1913 contre la Serbie et la Grèce, à la suite de la triomphale campagne contre les Turcs, agression qui fut suivie pour elle de la plus cruelle leçon. Or, il paraît que la leçon fut trop vite oubliée. L’orgueil du roi Ferdinand n’a pas su résister aux promesses fallacieuses des Allemands ; et le monarque bulgare, manquant à toutes les traditions du peuple qui l’a appelé à le gouverner, oubliant cinq cents ans de lutte contre le Turc, s’allie à l’ennemi héréditaire. Le Bulgare s’apprête à frapper honteusement le Serbe, son frère de race à l’heure où celui-ci supporte si courageusement l’attaque de puissants ennemis. Mais cette seconde traîtrise sera plus cruellement expiée encore que la première. Comme le disait justement notre directeur M. Stephen Pichon : « Il faut que la Serbie, la Grèce, la Roumanie sachent que nous sommes là pour soutenir du poids de nos forces la cause des nations balkaniques ». Il faut, en effet, que la quadruple entente soit là, pour parer le coup de Jarnac que prépare la Bulgarie, et que le roi Ferdinand et son gouvernement sachent cette fois ce qu’il en coûte de s’allier aux ennemis du droit et de la liberté des nations.

 

 

 

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Les Allemands embourbés

Voilà les déboires qui commencent pour l’armée allemande en Russie. Et ce sont les Allemands eux-mêmes qui en font l’aveu. Le correspondant militaire du ‘Berliner Tageblatt’ dépeignait l’autre jour l’état misérable des troupes qui, depuis trois mois, se battent sans trêve et sont maintenant engagées dans un océan de boue gluante où s’enlisent hommes, chevaux et convois. Elles y souffrent de la soif, de la faim et de piqûres d’innombrables mouches. L’artillerie s’embourbe et les vivres ne suivent pas. Une colonne ennemie, infanterie, cavalerie, convois et canons, est tombée dans les marais de Pinsk. La cavalerie russe la poursuivait et l’entourait de trois côtés, ne laissant de libre que le côté des marais. « L’apparition de nos cavaliers, raconte le ‘Rousskoïé Slovo’, était tellement inattendue qu’il ne restait à l’ennemi qu’à essayer de se sauver. Mais, perdant la tête, les Allemands se jetèrent dans le marais qui devint la fosse commune de toute la colonne ». Et tout cela n’est qu’un commencement. Les Boches n’ont encore affaire qu’au « général Automne ». Que sera-ce quand le « général Hiver » fera son apparition !

 

 

Les instantanés de la guerre (photos)

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Passerelle jetée par les Allemands sur les marais de Pologne

Dans une chapelle en partie détruite après l'attaque, un prêtre soldat bénit les corps des soldats qui sont morts

La mobilisation bulgare - Troupes d'infanterie traversant une ville

En canot sur la Scarpe près d'Arras

Renard pris au bois Le Prêtre et élevé par nos poilus

Mitrailleuse contre aéros

Tombe isolée, ornée avec des morceaux de rails et des isolateurs télégraphiques

A la recherche des éclats d'obus boches

Dans un trou d'obus

 

Les instantanés de la guerre (photos)

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Sur le front italien - Pièce de 149 à longue portée

Le sergent fait à ses hommes la lecture du Bulletin des Armées

Mobilisation grecque - Cavalerie se rendant à la frontière

Le torpilleur va lancer sa torpille dans les tranchées de l'ennemi

Un hameau improvisé

A Lyon - Un grand blessé bien encadré

Villiers-aux-Vents - Le "repaire du Kronprinz"

Catapulte pour le lancement des grenades

Fusil périscope

L'aviateur S. L…. avec le fidèle ami qui l'accompagne dans ses traversées

 

Thèmes qui pourraient être développés

  • Algérie - Base de ravitaillement pour le corps expéditionnaire en Serbie
  • Généraux - Hugues de Castelnau, mort au champ d'honneur - C'est le 3ème fils du général de Castelnau tué à l'ennemi
  • Grèce - Le nouveau cabinet grec (Zaïmis)
  • Grade - Nomination officier de la réserve // officier d'active
  • L'offensive n'a pas donné grand-chose
  • Les Bulgares (LPJ Sup)
  • Les instantanés de la guerre (Photos dans LPJ Sup)
  • Artisanat de tranchées - Les bagues
  • La Quadruple-Entente


02/10/2015
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