18e semaine de guerre - Lundi 30 novembre au dimanche 6 décembre 1914
LUNDI 30 NOVEMBRE 1914 - SAINT ANDRE - 120e jour de la guerre
MARDI 1er DECEMBRE 1914 - SAINT ELOI - 121e jour de la guerre
MERCREDI 2 DECEMBRE 1914 - SAINTE BIBIANE - 122e jour de la guerre
JEUDI 3 DECEMBRE 1914 - SAINT FRANCOIS-XAVIER - 123e jour de la guerre
VENDREDI 4 DECEMBRE 1914 - SAINT PIERRE CHRYSOLOGUE - 124e jour de la guerre
SAMEDI 5 DECEMBRE 1914 - SAINT SABAS - 125e jour de la guerre
DIMANCHE 6 DECEMBRE 1914 - SAINT NICOLAS - 126e jour de la guerre
Revue de presse
- Toutes les attaques allemandes repoussées
- Une armée turque marche vers le canal de Suez
- M. de Bethmann-Hollweg à Berlin
- Entre la Vistule et la Warta, la bataille se poursuit à l'avantage des Russes
- Les Allemands bombardent Soissons
- Les pertes autrichiennes s'élèvent à plus de 900,000 hommes
- Important succès entre Béthune et Lens
- Progrès sensibles en Argonne
- En Alsace, Aspach-le-Haut et Aspach-le-Bas ont été enlevés par nos troupes
- Le bombardement de Béthune
- Les Serbes ont à faire face à 500,000 Autrichiens et Bavarois
- L'amende de 350 millions infligée à la Belgique indigne les Américains
- Dans l'Argonne les attaques ennemies sont repoussées
- Violent bombardement à l'ouest de Lens
- Importants succès sur la rive droite de la Moselle, dans les Vosges et en Alsace
- La nomination de M. de Bülow à Rome
- L'état-major allemand avait de longue date préparé la violation de la Belgique
- La vie à Anvers sous la domination allemande
Morceaux choisis de la correspondance
On mobilise et on prend tout le monde, même les infirmes, borgnes, boiteux, etc.
30 novembre - Pierre Mangin (Epinal) à Georges Cuny, son cogérant.- Bien que mobilisé à Epinal (pas encore réintégré dans mon grade, mais ayant obtenu du ministre la promesse de recevoir satisfaction bientôt), je continue à m’occuper des usines de Cornimont. 2 fois par semaine, les employés font le service et viennent me faire signer le courrier. On mobilise et on prend tout le monde, même les infirmes, borgnes, boiteux, etc., etc., de sorte que je ne sais pas si je pourrai marcher encore bien longtemps ! Il ne me restera que les directeurs, qui eux sont trop âgés pour partir, et encore si la guerre dure longtemps comme cela semble probable, on fera peut-être appel aux hommes jusqu’à 60 ans ! Enfin je travaillerai le plus que je pourrai. Charmes travaille à 1/2 et nous expédie des filés avec lesquels nous faisons du tissu à Cornimont. Je pense pouvoir recevoir 500 balles de coton du Havre, avec ce coton je ferai travailler Cornimont si toutefois je puis arriver à recevoir ledit coton. Notre portefeuille reste en souffrance et je ne puis pas arriver à me faire payer, c’est cela le plus ennuyeux. Je crains que de ce côté nous ne subissions de graves pertes car après la guerre il va y avoir des faillites en quantité !
1er décembre - Maguy Laroche-Joubert (Royan) à Georges Cuny, son beau-frère.- Le capitaine Bergé vient souvent nous voir et nous charge de te remercier lorsque nous lui disons que tu penses à lui en nous écrivant, il est bien content, je crois qu’il voudrait bien être à ta place, car il trouve que les célibataires comme lui devraient d’abord être au danger avant les pères de famille comme toi et il s’agace ferme ici. L’autre jour il a eu une grande joie car on a dit que les garnisons côtières d’artillerie à pied allaient partir aider les Anglais au Canal de Suez. J’espère que cette bienheureuse nouvelle est un canard et je connais un Paul qui serait furieux de s’en aller se battre contre Messieurs les Turcs alors qu’on l’a laissé derrière son projecteur au moment où les Allemands nous menaçaient. Bon de se battre contre nos ennemis héréditaires, mais contre les Turcs ce ne serait vraiment pas bien glorieux. C’est lui qui parle bien entendu.
6 décembre - JMO 5e RAC/Groupe 95.- Le capitaine Cuny, blessé au combat de Brenelle du 31 oct. au 1er nov., hospitalisé à Fleury Meudon, a rejoint le groupe ce jour à 16 heures. Tir sur la Dent de Crouy par la section détachée à Bucy. Tir par la 44e Bie sur le mont de Pasly.
Gravures du Petit Journal - Supplément illustré - 06/12/1914 (N° 1250)
La gaîté dans les tranchées - L’heure de la chanson
Nos lecteurs verront, par divers extraits de lettres de soldats que nous publions dans notre « Variété », comment on passe le temps dans les tranchées. La gaîté, cette vertu française, n’abandonne pas nos troupiers. On s’amuse, on rit, on chante ; il est rare qu’une tranchée ne possède pas quelque joyeux boute-en-train qui en sait de tous les genres et qui se donne mission de distraire les camarades. « La gaîté, dit Emile Faguet, est la santé de l’âme. » Or, nos troupiers nous prouvent qu’ils ont l’âme bien portante. Ils sont gais : ils sont vaillants, car c’est la gaîté qui nourrit le courage.
Le concert interrompu
Cette scène s’est passée dans une ville de l’Argonne. Les Allemands, suivant leur grotesque habitude, y avaient fait leur entrée au pas de parade. L’après-midi, le général, afin de célébrer son triomphe, décida qu’une musique de régiment donnerait un concert sur la place de la localité. La population fut invitée à y assister. Et quand nous disons « invitée » vous savez ce que nous voulons dire. Les malheureux citadins furent bel et bien forcés de venir écouter les accords harmonieux des trombones et des bombardons du Kaiser. Bref, le concert touchait à sa fin quand un avion apparut dans le ciel. C’était un Français. Et voilà que soudain, comme la musique allemande venait d’entamer le ‘Deutschland über alles’, une bombe tomba au beau milieu des exécutants. L’aviateur avait merveilleusement visé. Le chef d’orchestre fut soulevé de terre comme par un ressort et retomba en morceaux au milieu de ses exécutants. Tous ceux-ci furent tués, et plusieurs soldats qui faisaient la haie furent blessés. Je vous laisse à penser si les habitants surent gré au général allemand de les avoir conviés à ce spectacle inattendu.
Thèmes qui pourraient être développés
- Le bombardement de Soissons et de Béthune
- L’amende infligée à la Belgique (350 millions)
- Les pertes autrichiennes
- La vie à Anvers sous la domination allemande
- Le soldat français - Jovial et débrouillard, tel est le soldat français (LPJ Sup)
- La gaieté dans les tranchées - L’heure de la chanson (LPJ Sup)
A découvrir aussi
- 8e semaine de guerre - Lundi 21 septembre au dimanche 27 septembre 1914
- 9e semaine de guerre - Lundi 28 septembre au dimanche 4 octobre 1914
- 14e semaine de guerre - Lundi 2 novembre au dimanche 8 novembre 1914
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 391 autres membres